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Les origines de la Franc-Maçonnerie

   

La franc-maçonnerie fait partie de l’histoire des hommes et la situer dans son contexte historique, social mais aussi culturel au sens large, en permet mieux son abord.
Adam, Hénoch, Noé furent-ils les premiers francs-maçons? Nos anciens textes qui s’y réfèrent voulaient par là mettre en avant la notion d’intemporalité de la maçonnerie comme une évidence de sa vocation universelle liée au genre humain.
On peut également avancer qu’elle puise ses origines dans les anciennes associations opératives nées au moyen âge. Telle apparaît l’existence de la maçonnerie avant le XVIe siècle dans toute l’Europe comme des groupements d’hommes de caractère à la fois professionnel, religieux et culturel, (les maçons-francs des francs métiers exempts de taxes) dont le lieu de travail et de réunion sur le chantier était la Loge. C’est probablement là l’origine de la spécificité de la franc-maçonnerie.

Si dans sa forme actuelle, elle remonte comme nous le verrons à 1717, année de la fondation de la Grande Loge de Londres, cela permet de mettre en évidence deux spécificités de la franc-maçonnerie :

  • son côté universel relatif au genre humain : toutes les obédiences ouvrent leurs travaux « au nom de la franc-maçonnerie universelle »
  • sa dimension spirituelle. Nous reviendrons par la suite sur ces points. Au XVIe siècle, l’Europe chrétienne voit son unité brisée par la Réforme.

On ne construit plus guère  d’édifices religieux. Les loges opératives privées de chantiers s’ouvrent à des notables (membres acceptés), des gens de lettres, des philosophes et des savants.

Puis le schisme chrétien provoque des troubles et des guerres qui ravagent l’Europe entière et déchirent les hommes. Pourtant en Europe, à la fin du XVIIe siècle, se dessine et se développe un vaste mouvement d’idées qui peu à peu va imprégner et influencer la pensée et le comportement des hommes.

Ce sont ces penseurs épris de tolérance et recherchant l’union entre les hommes qui seront à l’origine de la renaissance de la franc-maçonnerie.

Le 24 juin 1717, au début du XVIIIe siècle, à la Saint Jean d’été, la première grande loge est fondée à Londres.

En 1719, son Grand Maître élu, Jean Théophile Désaguliers : ministre de l’église d’Angleterre, spécialiste de philosophie « naturelle » et proche collaborateur de Newton fait initier nombre d’aristocrates et de membres de la Royal Society. C’est un tournant marquant : la Franc-maçonnerie spéculative est née et se structure ; le Pasteur écossais James Anderson rédigera le Livre des Constitutions de la jeune Grande Loge, pour codifier les anciennes chartes (old charges) du métier de la construction.

Depuis 1723 ces constitutions restent une référence dont deux intentions essentielles se dégagent : celle de la liberté de conscience et celle de l’universalité mises en évidence dès l’article 1er. Cet article premier « concernant Dieu et les religions » stipule :

« Il est cependant considéré maintenant comme plus opportun de les (maçons) soumettre seulement à cette religion que tous les hommes acceptent, laissant à chacun son opinion particulière, et qui consiste à être des hommes bons et loyaux ou hommes d’honneur et de probité, quelles que soient les dénominations ou croyances qui puissent les distinguer ; ainsi, la maçonnerie devient le centre d’union et le moyen de nouer une véritable amitié parmi des personnes qui eussent dû demeurer perpétuellement éloignées ».

Ce texte (de 1723) est extrêmement novateur pour son époque à la sortie des guerres de Religions. Il positionne la franc-maçonnerie comme le centre d’union des hommes quelles que soient leurs convictions religieuses et demande à ses membres d’être des hommes d’honneur et de probité sans les contraindre à une religion particulière.

La franc-maçonnerie moderne s’est diffusée en France, historiquement, depuis l’arrivée des Stuarts, réfugiés à Saint-Germain-en Laye. Elle se structurera au fil des ans.
A ce jour notre territoire compte cinq obédiences principales  dont 3 sont exclusivement masculines :

  • Le Grand Orient de France né en 1773
  • La Grande Loge de France en 1894.
  • La Grande Loge Nationale française en 1913 ; elle est aussi la seule obédience dite régulière reconnue par Londres et la seule exigeant la croyance en Dieu.
  • Une obédience est mixte « le Droit Humain », crée fin du 19ème Siècle par Maria Deraisme
  • Enfin, c’est à l’issue de la seconde guerre mondiale, que la franc-maçonnerie spécifiquement féminine prendra son autonomie pour donner naissance à l’actuelle Grande Loge Féminine de France.

Pour résumer cette partie historique nous pouvons dire que la franc-maçonnerie moderne ou spéculative est héritière des constructeurs qui lui ont légué outils, symboles, mythes et rituels pour ce qui concerne les trois premiers degrés (apprenti, compagnon et maître).

Elle est née de la volonté de quelques êtres éclairés, de rassembler ce qui était épars, suite aux déchirements provoqués par le schisme religieux. Elle est l’enfant du siècle des lumières.

Nous venons de positionner sur le plan historique les grandes obédiences et celle à laquelle nous appartenons : la Grande Loge de France